Wezon!!!

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Après 8heures d'avion et une halte à Casablanca, je suis arrivée en pleine nuit à Lomé, capitale du Togo.

Les vérifications de papier m'angoisse :

Et pourquoi vous venez au Togo?

où allez vous séjournez?

interrogatoire stressant d'agents africains qui ne plaisantent pas avec leurs questions.

Enfin passer la barrière de sécurité, j'attends que mon 1er contact local vienne me chercher.

Idaoni, jeune femme souriante, apaise mes appréhensions.

Je peux ainsi me laisser guider et ouvrir grand mes yeux, et sentir l’Afrique de tout mon être.

Je suis en Afrique!!!

Sur le trajet nous menant jusqu'à son domicile, mon 1er avis est néanmoins négatif, ça sent pas très bon, la température est lourde dés 5heures du matin, et le trafic automobile est dors et déjà très important.

Idaoni me montre la chambre que je pourrai occuper durant deux nuitées.

malgré l’excitation et le parfum d'aventure, le sommeil a raison de moi,

je m'endors.

enfin, pas pour très longtemps. Un brouhaha et des klaxons me réveillent malgré les boules caisses.

Quelle chaleur!

quel vacarme!

Un peu intimidée et ne trouvant pas mon hôte dans la maison, je sors dans une cours commune exigüe.

La jeune femme frotte avec vigueur différents linges. J'hésite mais très vite, je me décide à la rejoindre afin de l'aider.

Eh oui, là bas il n'y a pas de machine à laver!

Hésitante, elle accepte mon aide. Elle m'explique que les touristes ne font pas ça d'habitude. Je lui explique alors que je ne suis pas une touriste! Je suis ici pour apprendre et m’imprégner de leur culture.

Comment le faire complètement si je me tiens à une place de spectatrice?

Elle me propose alors de la suivre ce matin dans ses diverses occupations professionnelles.

Elle sort son scooter, je la suis.

Sitôt sortie sur la rue passagère, je constate avec effroie un nombre d'usagers qui circulent à pied, en voiture, mais principalement en deux roues.

les klaxons m'assourdissent!


Quelques motards s’arrêtent en criant : "yovo"!

je ne comprends pas leur dialecte, cela m'amuse.

Idaoni me propose de monter derrière elle aussitôt fait, elle démarre et emprunte le boulevard.

Je me sens étourdie par tant de mouvements, même Paris me parait moins fréquenté!

les images défilent devant moi, ici, on ne porte pas de casque, ici, on klaxonne pour tout, mais je ne sais pas très bien pourquoi, sur les trottoirs jonchent des marchands de rue, qui vendent patisserie locale, fruits et légumes, et même... tout et n'importe quoi... les boucheries, les garages automobiles, les vendeurs d'électroménagers, tout se fait en extérieur....

Les femmes portent toutes des bagages sur la tête, comment font elles sans les mains?

les enfants sont aussi sollicités.

Idaoni m’emmène dans différentes écoles dans lesquels elle aide les enfants "pauvres" à bénéficier d'une cantine gratuite.

Nous rencontrons le corps enseignant et les élèves. On me salue respectueusement. Tous me disent : WEZON! (soyez la bienvenue!!)

on me précise : ici, les amis de mes amis sont mes amis....

je me sens détendue, ravie, heureuse même d'un tel accueil!

Les enfants viennent nous saluer respectueusement en faisant, à chaque adulte, une révérence. Quel respect!

Pas un seul individu, adulte comme enfant, ne passe devant moi sans me saluer chaleureusement ! je suis l'attraction du jour....

"yovo, yovo yovo!!!"crient les enfants

Idaoni me propose que nous allions acheter quelques aliments au marché! en effet, je me rappelle pas avoir vu de frigo dans sa maison. Comment font ils alors pour conserver?

rhooo je découvre un marché Africain!!

jonchés de planches de bois délimitant les stands, nous découvrons marchands de farines, petits tas de tomates, petits tas de légumes non identifiés, poisson fumés attirant les mouches, le marché est animé. A terre j’aperçois des enfants aux pieds nus marchant sur un tapis de charbon de bois. je ne sais alors plus très bien dans quelle époque sommes nous? au temps où les mines françaises étaient encore en activité? 1900? je ne sais plus très bien.

Idaoni m’interpelle pour reprendre la route, il est tard! mais au faite, quelle heure est il? le décalage horaire est de 2 heures de moins qu'avec la France. le contre coup du voyage se rajoute à cela, je suis épuisée, et pourtant il n'est que 17H.

mais au Togo, la nuit tombe vite.

on se presse pour pouvoir cuisiner. Mais au faite, où est donc sa cuisine?

où sont les meubles? la cuisinière?

Je l'observe, elle prend une casserole à terre, quelques morceaux de charbon pour mettre dans une sorte de barbecue locale, y dépose son contenant,

sort un énorme couteau et coupe oignons, tomates, et d'autres légumes dont je ne connais alors pas le nom. entre temps nous échangeons sur la culture africaine.Je comprends rapidement qu'Idaoni est cultivée, et occidentalisée. Sa vision est très moderne, et elle le revendique. Malheureusement, cela contredit une culture traditionnelle qu'elle dénonce sur certains aspects tels que la condition de la femme qui doit s'occuper totalement de ses enfants et de son mari, au risque d'être considérée comme une mauvaise épouse par le voisinage et la famille.

Le plat est enfin prêt... ou du moins les deux plats : un contenant de la "pâte" l'autre une sauce verdâtre.

elle me montre une bassine pour me laver les mains, puis explique qu'en Afrique nous mangeons avec les mains : prendre un peu de pâte avec les doigts, tremper dans la sauce, mangeons!

Je suis clairement ravie d'être immergée si rapidement dans leurs coutumes, malgré la maladresse et le ressentiment d'aller à l'encontre d'une éducation dans laquelle on proscrit l'utilisation des mains pour s'alimenter!

Idaoni propose une balade nocturne, mais la fatigue est trop pesante pour l’accepter. J'ai chaud, j'étouffe dans cette atmosphère polluée par des moteurs sans filtre, je suis ravie d'avoir pensé à prendre ma ventoline.

Je me hâte de m'enfermer dans ma chambre pour me poser, et puis, pour m'endormir,

demain je prendrai le bus pour me rendre à Kuma Konda, village d'accueil, dans lequel je passerai la majorité du séjour. J'espère intimement, que le village sera plus calme et plus verdoyant que cette capitale qui me parait alors hostile, car trop bruyante, trop poussiéreuse, e ttrop puante!

Wezon!!!Wezon!!!
Wezon!!!
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