L'enfant de la rue

Publié le par AKOS YOVO

Direction ATAKPAME

Le sac refermé, remis sur le dos, j'embrasse mes amis, et leur promets d'être très prudente.

Sur le coup, je dois cacher mon soulagement de ne pas participer à l'office du dimanche ! Je me sens comme libérée de cette "contrainte". Bien que j'ai pu apprécié le culte de dimanche dernier, je n'ai pas de plaisir spécifique à écouter pendant deux heures des sermons et surtout en EWE que je ne comprends que trop succinctement !

Je suis néanmoins bien angoissée de ce départ pour une zone togolaise méconnue, et à priori plus sauvage.

Je vais donc remonter avec Gabriel vers le nord (Atakpamé), y resterai une nuit, repartirai d'Atakpamé pour rejoindre Lomé (chez Chouchou) une nuit, puis irait faire un coucou à IDAONI, qui m'amènera au bus qui m'emmènera à ASSOUKOKO, j'y resterai deux nuitées dont une dans la forêt sacrée.

Enfin, je redescendrai à Lomé, pour y dormir une nuit (chez IDAONI) pour retourner enfin à Kouma Kunda.

Le ZEM vient me chercher, et me voici, comme sur un cheval sauvage, les cheveux au vent, descendant la montagne de Kouma Kunda.

Que je l'aime cette montagne...

Arrivé sur Kpalimé, les chauffeurs de taxi accourent vers moi : "Lome, Lome... 5000 francs!!"

Malgré la première semaine écoulée, je ne me sens pas encore à l'aise avec les prix qu'il faudrait pourtant négocier.

Gabriel prend les contrôles des négociations.

Les regards, les intonnations de voix font entièrement partie de la négo! Gabriel feinte :

- tatatatatatat trop cher!

- attend, attend! 10 000 francs ! c'est pas cher!!

Parfois en EWE, parfois en français, j'attends et suis les échanges avec concentration

- Bon, euh s'vous plait!...AKOS!!! ils nous proposent de prendre un taxi pour 10000 francs! un taxi bus nous couterait 6000 francs à deux, mais le temps de trajet sera beaucoup plus long, les routes pour aller à Atakpamé ne sont vraiment pas bonnes!!

- je te fais confiance KODJOVI (prénom togolais, natif du dimanche!)

d'ailleurs son ptit nom c'est DJOVI, je le taquine en chantant :

-"DJOVI, DJOVA....nananannanannana DJOVI DJOVI DJOVI DJOVA...nanananananana

nous prenons donc le taxi.

La route est très mauvaise.

J'ai des hauts de coeur causés par les freinages intempestifs et les trous dans la route. Il faut que ça se termine vite!!

Deux longues heures pourtant seront nécessaires pour atteindre la ville d'ATAKPAME. Cette grande ville, située sur une petite montagne, ne se différencie pas beaucoup de Kpalimé de mon point de vue, si ce n'est que je la trouve moins jolie, car moins de charme.

Les rues sont rythmées par les vas et vient des commerçantes mobiles (marchandise sur la tête), et des chants musulmans des quelques dizaines de mecques. Il me semble alors l'entendre davantage qu'à Kpalimé.

Gabriel me propose une halte dans une chaudronnerie traditionnelle, feu de bois, outils d'époque,

Nous négocions une cloche à 1200 francs (1,8 euros).

Je demande à Gabriel de me prendre une noix de coco fraîche! Toute ronde, énorme, sitôt ouverte, je gobe le jus avec délectation hummmmm, ça n'en finit pas de couler, la noix est inépuisable. J'en n'avais jamais goûter d'aussi bonne.

On s'installe ensuite sur un banc, pour prendre quelques photos. Assis avec DJOVI sur une place centrale à la ville, j'observe un enfant, nu, entièrement nu, sali, et seul.

Mon coeur est serré, dois je l'aider? et comment l'aider? Ma conscience voudrait aller vers lui, lui demander comme j'aurai fait en France : - où est ton papa ? où est ta maman? comment t'appelles tu?

malheureusement, je prends conscience que les gens l'entourant ne s'arrètent pas!

Il erre autour d'adultes, pourtant il est comme invisible. Personne ne s'en occupe.Son regard me parait triste, malgré qu'il va et vient sur la place, tapant parois des mains, ne sachant pas où aller ? je me sens impuissante face à ce spectacle mais je sais que la yovo que je suis ne peut rien pour cet enfant de la rue. Pour me convaincre du bien fondé de ma passivité, je me dis que dans le monde, combien d'enfants circulent, nus, salis et seuls?

Je me demande aussi à l'instant où j'écris ces quelques lignes, ce qu'il est devenu? cet enfant de la rue!(photo)

Les gens circulent à pied sur la route principale , les femmes portent leurs marchandises sur la tête.

Gabriel m'informe que nous mangerons dans un restaurant ce soir, mais qu'avant nous devrions déposer nos affaires à l'auberge.

Je suis impatiente de dormir dans une chambre confortable! je pourrai sans doute y prendre une bonne douche!!!! bien chaude!! Je me mets à rever d'eau coulante sur ma peau salie et moite.

mais non!!! pas de douche!! des wc mais pas de chasse d'eau!

Je me débarbouille néanmoins, puis me pose sur les escaliers séparant ma chambre de la cour commune dans laquelle cuisine des femmes.

Des enfants attendent impatiemment à manger!

Soudain, une coupure d'électricité nous plonge dans le noir. Les femmes allument alors, une lampe à pétrole!

une lampe à pétrole!!!!

Depuis quand n'avons nous pas vu , en France, de lampe à pétrole en fonctionnement? (photo)

Au restaurant, nous commandons une salade au poulet! nous buvons une bière pour patienter.

Soudain, une envie de faire pipi me tiraille. enfin, je dirai plutot une envie complète!

je demande à la serveuse si les wc ont de l'eau pour rincer, la jeune femme me fait signe de l'accompagner (je comprends que nous devons aller en chercher). Elle m'amène alors dans l'arrière cuisine, constituée de bambou servant de paravent avec les tables des clients, d'un tabouret ; la cuisinière assise, tue un poulet. NOTRE POULET!!!

- sors la client de là!!! allez !! allez!!

D'abord gênée, puis interloquée, je comprends que notre salade sera composée s'un "poulet de la rue du jour"!!

Lorsque la cuisinière me soumet mon assiette, joliment présentée,je regarde la cuisse de poulet dorée en me disant : " et dire qu'il y a une heure ou deux la poule courrait dans la rue...hummmmm!!

A la chaudronnerie/ noix de coco délicieuse/ l' Enfant de la rue/ les rues d'Atakpamé/ coupure d'électricité et la lampe à pétrole/un caméléon
A la chaudronnerie/ noix de coco délicieuse/ l' Enfant de la rue/ les rues d'Atakpamé/ coupure d'électricité et la lampe à pétrole/un caméléon
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dédicace à DJOVI (Gabriel)

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P
Récit encore captivant et élégamment illustre. Vivement la suite...
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